Qu'il est long le chemin parcouru,
Quand j'étais ado j'en ai parfois voulu,
Aux autres, à toi aussi ma mère,
Pour mes rondeurs que je cachais derrière,
Des pantalons informes, des pulls trop grands,
Je ne voulais pas me voir dans les miroirs brillants,
Qui me renvoyaient l'image d'une fille que je ne trouvais pas belle,
J'enviais ma copine et ses jambes de ficelle,
Ce n'était pas ma faute, j'étais faite comme ça,
Je détestais mon corps, n'y voyais que du gras,
J'étais jeune, mal dans ma peau,
Sur moi je ne trouvais rien de beau.
Puis un jour, j'ai compris que c'était moi qui avais la clef,
J'ai appris peu à peu à m'aimer,
A soigner mon corps, ne plus le cacher,
A trouver l'équilibre si longtemps recherché,
Grâce à ma volonté et quelques efforts,
J'ai repris possession de mon corps,
Je me suis mise à bouger, à sauter, à danser,
Devant le miroir, c'est une autre que je voyais,
Une fille aux yeux clairs qui ne rougit plus,
Qui marche tête haute, qui ose les bras nus,
Vais-je enfin devenir plus sereine,
A l'aube de ma quarantaine ?
11.2007